Se promener au milieu de la grande illusion
n'est pas de tout repos
Car chacun interprète
mais ne cherche jamais rien d'autre
que ce qu'on lui donne
Pauvres fous!
Voilà bien longtemps
que je suis sorti de vos prisons
Mais il n'y a pas grand monde dehors
Alors?
juste se taire
dans le vacarme des certitudes
souvent insupportable
et gouter pleinement
la joie des mystères
les couleurs de l'instant
l'écume des silences
4 octobre 2018
Ce matin j'ai fait ma randonnée habituelle, jusqu'au bassin des Aigrettes. Je la fais une ou deux fois par semaine. J'aime cette tranquillité forestière, loin de tout. Parfois la nature sonne de manière très étrange, gronde ou chante selon son humeur, ses couleurs. Il n'y a pas si longtemps, je m'étais payé le luxe de me baigner dans l'un des bassins qui suit la rivière nommée "le bras des lianes". Il n'y a jamais personne pas là, l'accès n'est pas aisé. Quiétude absolue dans l'eau glacée. Puis j'étais reparti en remontant la colline pour retrouver le sentier du retour.
Aujourd'hui, je ne suis pas remonté par la colline, j'ai tout simplement desccendu le bras des lianes, les pieds dans l'eau, jusqu'à la taille à certains endroits, glissant parfois. Ça m'a pris une heure de plus que d'habitude. C'est important car pendant cette heure, le bruit de l'eau qui coule, se jette, se glisse entre les rochers est fort, et on peut l'assimiler à ce qu'on appelle "le bruit blanc". Or, lorsque je suis arrivé à la fin de la randonnée, je me suis aperçu que mes acouphènes avaient sérieusement diminué.
Étrange? Pas tant que ça! le traitement au bruit blanc des acouphènes existe. J'ai essayé mais je n'avais pas tenu suffisamment longtemps pour en apprécier les effets et je préfère écouter de la musique. Mais désormais, vous pouvez être sûrs que je vais y retourner.
Peu de temps après, j'ai peint "L'écume des silences", huile sur toile, 130 x 95 cm.
Chaque fois que je la regarde, je pense à cette fameuse matinée où le silence est devenu un espoir.
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